Revendiquant une approche transversale de l’espace et non pas seulement architecturale, nous avons dans nos pratiques été amenés à la production de cartes de lieux. Habituellement, nous concevons la carte comme un objet retranscrivant le plus objectivement possible un site (échelle, proportions, exhaustivité des éléments représentés…). Une forme alternative s’est récemment développée que nous appelons la « cartographie sensible ». Plutôt que d’étudier les éléments d’un lieu et ses configurations spatiales, l’attention est portée sur les effets que ceux-ci produisent, soit les perceptions et affectes de l’espace vécu. On parle d’approche phénoménologique de l’analyse (urbaine). Il y a donc autant de cartes que d’interprétations exprimées du lieu puisque tout rapport à l’espace est situé. Du fait de sa nature subjective, cet outil méthodologique aujourd’hui développé en géographie humaine, fait fréquemment l’objet de travaux participatifs, permettant de confronter les points de vues, notamment entre professionnels et habitants, pour orienter les transformations d’un espace et de proposer un système de cocréation.